Washington, ville multiple

Toutes les grandes villes présentent diverses identités, suivant les quartiers. C’est particulièrement vrai pour Washington.

Tout d’abord, Washington, la capitale du monde occidental pour certains, est avant tout une ville noire, même si la présence de la population afro-américaine a diminué depuis quelques années.

Massachusetts Avenue NW où nous résidons, marque un peu la frontière entre deux mondes.

Au sud, à un quart d’heure de marche, la Maison Blanche, Fédéral Triangle avec les immeubles néo-grecs pompeux des ministères, institutions, principaux musées, des premiers grands buildings du début du 20^ème siècle et les hommes d’affaires et politiciens en costumes.

A contrario, toujours à un quart d’heure de marche, mais cette fois-ci vers le nord, Adam’s Morgan, heut lieu de la vie nocturne et branchée, U street, Colombia Heights, des quartiers à forte dominantes noire et latino.  U street par exemple a été présenté au début du 20^ème siècle comme le  « Black Brodway » et les plus grands artistes de jazz se sont produits dans les théâtres et boites de nuit du quartier. Cependant après, pendant de nombreuses années, les rues ont été un marché du crack à ciel ouvert et peu sécurisantes. Aujourd’hui ces secteurs sont peu à peu repris par les jeunes citadins qui viennent s’installer à Washington car les loyers sont moins chers et des grands projets de réhabilitation ont vu le jour. Mais il ne faut pas oublier qu’U street  et 14th street ont été la scène des grandes émeutes qui ont suivi la mort de Martin Luther King et ont été partiellement détruites par les incendies qui ont fait rage.

Envie d’une soupe chinoise ? La petite Chinatown est là, plus folklorique qu’autre chose, mais avec ses restaurants typiques et surtout très bon marché. Là, on touche vraiment un autre monde car un peu plus à l’est on pénètre vraiment dans les quartiers noirs difficiles. Les rues de Chinatown sont parcourues par une population étrange, composée d’un côté de noirs arrogants, grosses voitures, tenues puant le fric mais de mauvais goût, et de l’autre côté d’un nombre vraiment important de SDF avec pour seule richesse leur caddy de supermarché qui traîne leurs maigres affaires (mais dans la rue principale on trouve un pub irlandais à l’ambiance extraordinaire !).

Au nord ouest, Georgetown reste le bastion de l’élite blanche, d’origine anglo-saxonne et bien décidée à défendre son territoire à tel point que les habitants ont fait barrage à la construction d’une ligne de métro ayant pour vocation de desservir la zone. L’actuelle ligne passe sous Georgetown pour rejoindre les faubourgs de Virginie comme Arlington, mais ne s’arrête pas. Seule présence des transports en commun, le bus.

Donc, suivant son envie du jour, on peut aller faire du shopping de luxe à Georgetown, ou à contrario se rendre au nord dans les boutiques vintage et autres secondes mains, ou encore descendre dans le centre et se rendre dans un des grands musées de la ville, tous ceux faisant partie du Smithonian entièrement libres d’accès, comme les bibliothèques d’ailleurs.